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Dans les archives de Match - Quand Belmondo nous présentait son fils Paul - Paris Match

En 1982, Belmondo présentait officiellement son fils à notre magazine... Avec Rétro Match, suivez l’actualité à travers les archives de Paris Match.

En exclusivité dans Match cette semaine, Paul Belmondo raconte son père. Quand il parle du Magnifique, Paul pense aussitôt au vide qu’il laisse depuis le 6 septembre, alors il a parfois la voix qui se brise. Mais les beaux souvenirs l’emportent vite sur le chagrin. À 58 ans, le fils unique de Jean-Paul Belmondo nous dit la joie de vivre de cette force de la nature. Ce père qui jusqu’au bout, par amour, a tourné la douleur en dérision.

En 1982, c'était Jean-Paul Belmondo qui avait présenté son fils dans nos pages. Paul, bientôt 19 ans, allait être son assistant sur le tournage de « L'As des As ». Mais entre les plateaux et la course auto, son coeur balançait encore...

Voici le reportage consacré à Paul Belmondo, tel que publié dans Paris Match en 1982.

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Paris Match n°1714, 2 avril 1982

Jean Paul Belmondo présente son fils

Par Roger Chateauneu

« Paul sera le deuxième assistant de mon prochain film : il y aura deux Belmondo à l’affiche ! »

«Tu seras bientôt aussi grand que moi. C'était samedi dernier, dans l'appartement de Jean-Paul Belmondo à Paris. « Bébel » venait de poser la main sur l'épaule de Paul, son fils, dans un geste dont le naturel ne devait rien à son métier de comédien. Le cabotinage, Jean Paul Belmondo en a horreur. Il y a belle lurette qu'il n'a plus besoin de se forcer pour être célèbre. La publicité vient toute seule. Trop à son gré. En dehors du champ des caméras, il n'a qu'un univers : sa famille. Chaque fois qu'il tourne, il ne passe pas quinze jours sans qu'un de ses enfants vienne le voir sur le plateau, quel que soit l'endroit.

Les Belmondo, c'est le clan. Une espèce de forteresse interdite, un groupe soudé, replié sur lui-même mais faisant bloc en toutes circonstances. Même quand ça va mal et que le tissu se déchire. S'il vit avec son père, Paul n'oublie jamais sa mère, Elodie, qui a quitté la famille depuis des années et à laquelle il rend souvent visite en Provence, où elle s'est installée. Belmondo s'est bien fait tirer l'oreille pour ce reportage. Mais il s'agissait de Paul, alors... la fibre paternelle jouait à plein. Et puis, il y a une autre raison. A partir du 19 avril, Jean-Paul tourne à Munich un film de Gérard Oury : L’As des as ».

Avec l'assistance de René Château, qui est un peu plus que son distributeur : attaché de presse et d'abord un ami. On verra Bébel interpréter le rôle d'un personnage qui tient de Don Quichotte et de Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche. Autrement dit, Belmondo sera Belmondo. Mais là n'est pas le principal aux yeux du père : Paul sera le deuxième assistant de Gérard Oury. Et qui sait ? Les grandes carrières commencent ainsi Le rêve est un droit, même s'il n'est pas inscrit dans la Constitution. C'est presqu'un devoir pour ce film qui portera deux Belmondo dans son générique, lorsqu'il sortira le 17 octobre prochain. Formidable d'avoir pour papa Jean-Paul Belmondo, acteur numéro un du cinéma français. Et c'est épatant d'avoir dix-neuf ans. Paul Belmondo est bien parti et c'est ce que pense son père, éternel bagarreur à figure de chevalier.

Paul, lui, en est encore au temps des interrogations. Premier problème, être digne de la famille. Son grand-père, mort il y a quelques mois, s'appelait Paul comme lui et il avait choisi le métier qui, pour le bourgeois du XIXe siècle, signifiait automatiquement l'exclusion de la bonne société, la misère et la fin à l'asile de nuit : sculpteur. Il est devenu membre de l'Institut. C'était la juste récompense de son œuvre. Mais, au passage, il avait sculpté la statue vivante désignée sous le prénom de Jean-Paul. Les muscles bien placés là où il faut et qui, le cas échéant, lui auraient permis de servir de modèle aux étudiants des Beaux-Arts. Un visage tout de virilité. Il y avait du cadet de Gascogne dans Bébel et on l'apprit, le 23 avril 1963, le jour même où Paul Junior venait de naître, à la clinique du Belvédère.

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Je me reconnais en lui : casse-cou, sportif, et amoureux du cinéma et de la vie.

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Belle histoire, d'excellent augure pour le nouveau-né. Ce jour-là, les configurations astrologiques ne répandent pas la bienveillance sur Paris. Par hasard, Bébel voit un passant interrogé avec quelque vivacité par des agents. La sagesse lui conseillait de s'éloigner sur la pointe des pieds. Mais une générosité coupable le pousse à s'informer de ce qui ne le regarde pas. Des rangs de l'ordre, les coups de poing partent tous seuls. Bébel est condamné à encaisser les coups sans souffler mot, et pour cause : il est boxeur et la Justice a tendance à considérer que les poings d'un boxeur sont une arme, au même titre que le P38 et le 11,43. Il ne reste plus à Jean-Paul qu'à reprendre connaissance dans un commissariat et se faire soigner en clinique. Elodie Belmondo vient tout juste d'apprendre que son mari est un rebelle quand il faut l'hospitaliser à son tour. Il est 2 heures du matin. Ses deux filles, Patricia, 9 ans, et Florence, 4 ans, n'ont cessé de lui dire qu'elles voudraient un petit frère. A 4 heures du matin, leur voeu est exaucé. Douze heures plus tard, Bébel est autorisé à voir son fils. « Il s'appellera Paul », dit-il. Personne n'élève d'objection.

A trois ans, Paul fait le mélancolique apprentissage de la célébrité paternelle. Il est obligé d'aller se cacher en Angleterre avec sa sœur Florence, dans une institution, tandis que Patricia est envoyée en Italie. Quand il a cinq ans, son grand-père essaie de faire son buste. « J'ai renoncé, dit-il bientôt. Je n'ai jamais réussi à le faire tenir tranquille. » Paul Junior a pourtant hérité de son grand-père l'amour de la peinture et de la sculpture. Sera-t-il plus tard membre de l'Institut ? On voit bien vite qu'il a plutôt le côté bagarreur et casse-cou de son père. Comme lui, il est sportif et commence à se passionner pour la boxe et le «full contact ». Il s'entraîne régulièrement à la salle Valéra tout en pratiquant le karting. En février 1981, il remporte une coupe. Il pilote une Kawasaki de 1 000 cm, rêve de devenir pilote de course automobile. Et il manie déjà la caméra avec l'adresse d'un professionnel : « Il me ressemble de plus en plus, dit le père. La boxe, le sport, le cinéma, je me reconnais en lui. » On se demande quand Paul trouve le temps de préparer son bac : il le passe tout de même avec succès l'an dernier.

« Mais je n'ai pas envie de faire des études universitaires, nous a-t-il dit. J'aime la course automobile : j'aimerais aussi être metteur en scène. Mon père me laisse absolument libre de choisir. Le 19 avril, je pars avec lui pour Munich. Le tournage de « L'As des as » va durer trois mois. Je serai derrière la caméra. Après, j'irai au mois d'août en Provence, pour les cours d'école de pilotage sur le circuit Paul-Ricard. C'est l'école qui décidera si j'ai les qualités pour réussir. C'est difficile, je le sais. Il y a trente pilotes de formule 1 dans le monde. Et le cinéma n'est pas facile non plus. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai confiance. »

Belmondo, c'est un nom qui a toujours signifié optimisme. Et réussite. Avant la fin de l'année, le fils aura quelques centimètres de plus que le père. Il est souriant, beau gosse, vif et détendu comme lui. Après le sculpteur et l'acteur, la troisième génération a tout l'air de promettre un triomphe, au volant ou sur un plateau de cinéma, on verra bien.


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